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Glossaire Abécédaire Acronyme Lexique Mes bonnes adresses Votre avis m'intéresse Donnez-le moi ! Vos commentaires 1 Vos commentaires 2 Qui suis-je ?Auteur Blandine BERGERET
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Retour à la page d'accueil Les apports de la Grande distribution dans la Supply Chain
L’INFLUENCE ET LES APPORTS DE LA GRANDE DISTRIBUTION DANS LA SUPPLY CHAIN Contextes réglementaire et économique, impact environnemental, diversification de l’offre proposée, essor des technologies numériques, envolée de l’e-commerce… sont autant de facteurs qui ont poussé la grande distribution à se démarquer dans le domaine de la Supply Chain. Même si la grande distribution française a joué un rôle de pionnier dans de nombreux projets logistiques, face à nos voisins anglo-saxons, de nombreuses pistes sont encore à explorer.
Xavier HUA – Délégué Général ECR France
Mathieu GENOUD Senior Manager Supply Chain Strategy DELOITTE
A L’ORIGINE Selon les chiffres 2010 diffusés par ECR France, le taux de rupture moyen en linéaire est de 13 %. Ce chiffre, en légère augmentation depuis 2007, correspond à un enjeu financier de grande envergure, puisqu’il représente 6,6 % du chiffre d’affaires des produits de grande consommation, ce qui correspond à près de 4 milliards d’euros annuels pour les hypermarchés, soit une perte de 2 millions d’euros par an par magasin. Ces chiffres à eux seuls ont de quoi susciter l’intérêt de la part de la grande distribution, mais plusieurs facteurs externes sont eux aussi venus influencer les développements Supply. « Le contexte réglementaire avec la loi LME (Loi de Modernisation de l’Economie), adoptée en 2008, a été l’un des déclencheurs de la baisse des stocks chez les distributeurs. L’émergence du Cross-Dock et de la mutualisation logistique (transport, entreposage entre fournisseurs, centres de consolidation…) a été une des réponses à cette volonté de réduire les niveaux de stock dans la chaine d’approvisionnement » déclare Xavier HUA, Directeur Général d’ECR France. En effet, la LME, qui a imposé à la grande distribution de réduire les délais de paiement à ses fournisseurs, a eu un impact majeur sur l’importance de la fonction Supply Chain, notamment dans la réduction des stocks pour dégager de la trésorerie. Mais si elle a joué un rôle d’accélérateur dans la mise en œuvre d’actions Supply Chain, ce n’est pas le seul facteur. Pour Mathieu GENOUD, Senior Manager Supply Chain Strategy chez Deloitte, « la hausse des carburants et la prise de conscience croissante des enjeux environnementaux ont dirigé les acteurs de la grande distribution vers le redesign de leur schéma logistique (suppression des intermédiaires, optimisation du positionnement des entrepôts à l’amont et à l’aval…) et la recherche de solutions innovantes de moyens de transport (camions électriques, développement du fret et des canaux fluviaux)." Le Directeur Général d’ECR France poursuit l’argumentation en notant que « sont apparues des actions d’optimisation transport (développement de la mise en place de TMS, réorganisation des tournées, utilisation de véhicules propres), ainsi que le développement, encore timide, du transport multimodal (rail-route principalement, encore bloqué par des contraintes identifiées dans une étude ECR : faiblesse de l’offre de transport multimodal, remise à niveau en cours de l’infrastructure ferroviaire). L’essor des technologies numériques a eu un effet à la fois sur les modes de consommation (possibilité pour un consommateur d’avoir accès à l’offre, de comparer et de commander 24h/24, 7 jours/7) et sur les systèmes de gestion interne des entreprises (cloud computing, logiciels en mode SaaS, capacité de traitement des données – big data). Les organisations ont dû ainsi s’adapter pour devenir plus réactives, plus agiles et être capables d’apporter aux consommateurs des réponses plus personnalisées et différenciées. Pour résumer, les développements récents vont dans le sens d’une meilleure utilisation des ressources logistiques (mutualisation), d’une prise en compte accrue des contraintes environnementales (multi-modalité) et d’une collaboration accrue entre partenaires (échange de données).»
GDS Un langage global et commun s’est instauré entre industriels et distributeurs grâce à GS1 France qui, via des groupes de travail, a créé une dynamique afin que les fournisseurs et la grande distribution collaborent et se concertent sur la mise en œuvre des standards d’échange de données. « Partant du principe qu’avant toute transaction commerciale, les données de base doivent être alignées, GS1 France, né en 1972, a été l’organisme fédérateur qui a organisé la concertation entre industriels et distributeurs pour la mise en place des données standardisées. Des enseignes telles que Provera, Galec, Casino et Carrefour ont été les pionniers de la fiche produit électronique » déclare Alain TARDY, Directeur Déploiement de GS1 France. Aujourd’hui, en France, cinq enseignes sur huit de la grande distribution échangent avec les fournisseurs des données-produits via la GDS (Global Data Synchronization ou Synchronisation des informations produits), qui se substitue aux échanges d’informations sur les produits (fiches techniques ou fiches articles), réalisés auparavant par mail. « Les catalogues électroniques permettent aux industriels d’échanger avec leurs clients des données-produit standardisées et synchronisées quasiment en temps réel. L’échange d’informations est facilité par l’utilisation d’un support dématérialisé, la fiche produit électronique, qui compte plus de 180 critères d’identification marketing (libellé, marque, format, type de lot…), commerciales (date ou fin de référencement) et logistiques (palettisation, poids, dimension, DLUO…). Avec la mise en place des catalogues électroniques, la majorité de la grande distribution est alignée sur une même solution dans les échanges de données et parle d’une seule voix à ses fournisseurs » conclut Benjamin COUTY, responsable Echanges Electroniques chez GS1 France.
QUELS SONT LES APPORTS DE LA GRANDE DISTRIBUTION DANS LA SUPPLY CHAIN ? Au niveau opérationnel, les acteurs de la grande distribution française ont été des leaders d’innovation dans bien des domaines de la Supply Chain. GPA ET GMA « Du côté de l’environnement économique, la baisse du pouvoir d’achat et le durcissement de la concurrence ont poussé les grands distributeurs à réduire leurs coûts, augmenter leur productivité et faire baisser les prix d’achat. Après avoir tiré le maximum de leurs fournisseurs et pour ne pas trop les fragiliser, les grands distributeurs se sont tournés vers les solutions de coopération » constate Mathieu GENOUD du cabinet de Consulting Deloitte. Après le déploiement de la GPA dans les années 2000, où la grande distribution attendait de ses fournisseurs la prise en charge de l’approvisionnement de ses dépôts de distribution selon des objectifs (taux de service et niveau de stock essentiellement) préalablement définis, la GMA, Gestion Mutualisée des Approvisionnements, marque un nouveau tournant. En cette période de recherche permanente d’économie et d’exigence toujours plus grande dans la réduction des coûts de distribution et de stockage, ce nouveau processus de livraison est en effet amené à se développer. La GMA, une sorte de co-voiturage, ou plus précisément de co-camionnage, consiste à livrer en commun des produits vendus par divers fournisseurs à un distributeur. En effet, grâce à cette mise en commun des livraisons de produits issus de plusieurs industriels, qui peuvent être parfois concurrents, la fréquence de livraison ainsi que le remplissage des camions sont optimisés. Cela assure au distributeur la réduction de ses coûts liés au stockage et contribue pour les deux partenaires à la diminution des ruptures et la plus grande fraîcheur des produits.
A.TARDY, Directeur Déploiement et B. COUTY, Responsable Echanges Electroniques GS1 France
Découvrez la suite des apports de la Grande distribution dans la Supply Chain, tels que l'e-commerce, OSA, la RFID et les tendances de demain (développement durable, l'ECR, mutualisation des moyens logistiques...) dans le magazine TRANSPORTS ET LOGISTIQUE d'octobre 2012 Blandine BERGERET / octobre 2012
SUPPLY CHAIN PLANET
Parus dans la presse Transports et Logistique octobre 2012