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Auteur Blandine BERGERET
SUPPLY CHAIN PLANET
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L’OPTIMISATION DES APPROVISIONNEMENTS Les fournisseurs, ayant constaté que les ruptures en linéaires ne leur étaient pas toujours imputables, ont été amenés à proposer au monde de la grande distribution des solutions collaboratives dans la gestion des stocks et des approvisionnements. Les Etats-Unis ont été à l’origine de ce mouvement collaboratif, basé essentiellement sur des APS (Advanced Planning System), tandis que la France a suivi, en adaptant ce concept, à sa façon. Après la vague de déploiement de la GPA (Gestion Partagée des Approvisionnements) en France, la GMA, ou Gestion Mutualisée des approvisionnements, a pris le relai. Les fournisseurs de petite taille ont, quant à eux, développé d’autres modes de partenariat, afin de pouvoir répondre aux exigences des distributeurs en termes de fréquence et de mise à disposition produits.
A l’origine Les Etats-Unis, précurseurs dans la notion de collaboration entre distributeurs et fournisseurs, sont à l’origine de l’optimisation des approvisionnements. En effet, « le constat précis dans les années 90 que l’origine des ruptures en linéaire est, dans 75 à 95 % des cas, liée au fait que le produit n’est pas commandé par le distributeur, a amené les fournisseurs, directement impactés par la perte de chiffre d’affaires, à proposer à l’acteur majeur de la grande distribution Outre-Atlantique de l’aide dans le calcul des approvisionnements. L’histoire débute entre Old El Paso et Walmart qui se posent la question de la prévision de vente, de l’intérêt de la modélisation statistique, de la définition du besoin des permanents et des évènements exceptionnels…» déclare Philippe Rechaussat, architecte solutions chez JDA Sofware. Le concept de VMI (Vendor Managed Inventory), ou « pilotage des niveaux de stock par les consommations », fait ainsi son apparition. Cette méthode de gestion de localisation et de niveau des stocks, entièrement pilotée par le fournisseur, est basée sur les consommations réelles en surface de vente. Le distributeur délègue de fait l’ensemble des actions d’approvisionnement de ses magasins au fournisseur : de la gestion des flux depuis les sites de production jusqu’à la mise en place dans les linéaires. En France, les premières expériences de partage des approvisionnements sont apparues en 1996. « La grande distribution alimentaire était intéressée sans pour autant l’appliquer, d’où la difficulté pour les éditeurs américains à implanter dans l’Hexagone des solutions d’APS intégrant les données des ventes magasin» conclut Philippe Rechaussat.
Philippe Rechaussat - architecte solutions chez JDA Sofware
Isabelle Badoc - Responsable Offre Supply Chain chez Generix Group
La GMA ou GPA Multipick Afin de diminuer leurs stocks en entrepôt, les distributeurs ont décidé de réduire les barèmes quantitatifs en demandant aux fournisseurs de livrer des camions partiels. Compte tenu de l’impact financier de cette mesure, la solution s’est imposée d’elle-même aux fournisseurs. La GMA, dont l’objectif est de constituer un flux de transport commun entre des partenaires industriels vers un même client, a ainsi vu le jour. L’exemple du trinôme Auchan-Pepsico-Refresco France en est la démonstration. Dans l’impossibilité de déroger à ses Conditions Générales de Vente, à savoir des camions complets de 33 palettes et/ou 25,5 tonnes, Pepsico France a proposé au groupe Auchan un projet de GMA sur son entrepôt de la région Est. C’est ainsi qu’est né, en octobre 2010, le pilote de GMA entre trois partenaires : Refresco France, l’usine d’embouteillage des Marques De Distributeur Auchan et l’usine de production des jus Tropicana pour Pepsico France. La mutualisation des livraisons, les plus faibles quantités livrées par référence et l’augmentation en conséquence des fréquences de livraison impactent directement le niveau de stock de l’entrepôt destinataire. Si les avantages sont évidents pour les distributeurs, notamment en termes de trésorerie, les fournisseurs ne sont pas en reste, puisque la massification des livraisons leur permet de meilleurs tarifs transport, ainsi qu’une diminution des reliquats à livrer et des ruptures, pour lesquelles ils sont pénalisés. Cela dit, « l’évolution du concept de la GPA vers celui de la GMA a du mal à se développer du fait du plus grand nombre de partenaires, ce qui complexifie fortement la collaboration. Aujourd’hui, la GMA ne concerne qu’une dizaine de cas en France » relativise Isabelle Badoc.
Découvrez la suite de l'optimisation des approvisionnements, comme la mutualisation et la massification; ainsi que la nouvelle ère, celle d'une vision intégrée des approvisionnements dans le magazine TRANSPORTS ET LOGISTIQUE de novembre 2012 Blandine BERGERET / novembre 2012
La GPA, un concept franco-français Isabelle Badoc, responsable Offre Supply Chain chez Generix Group, rappelle que « le mouvement de la GPA a débuté en France à l’initiative de l’enseigne Promodès (aujourd’hui Carrefour) et des fournisseurs Unisabi et Unilever, qui se sont tournés vers deux éditeurs pour le développement d’un logiciel d’approvisionnement. La solution EWR1, de l’éditeur Influe, racheté par Generix dans les années 2000, voit ainsi le jour. Basée sur un logiciel de réception et grâce à des échanges EDI, le fournisseur reçoit quotidiennement les données du distributeur (stock, sorties du point de réapprovisionnement et manquants) et peut ainsi organiser, en intégrant les encours de livraison, les prochains approvisionnements. En fonction des engagements et des objectifs définis (taux de service, couverture mini et maxi), le fournisseur peut alors organiser approvisionnements et livraisons. » Si la GPA est souvent comparée au concept anglo-saxon de la VMI, sa mise en œuvre est bien différente, pour des raisons essentiellement culturelles. « A l’époque, les distributeurs français ne voyaient dans le concept qu’une opportunité de minimiser la masse salariale chez eux, voire même de monnayer leurs données de vente aux fournisseurs » déplore Philippe Rechaussat. Concrètement, la mise en place de la GPA et donc, l’échange de données entre distributeurs et fournisseurs, n’est pas aussi transparente et collaborative que dans le système anglo-saxon. En France, dès le début, des freins se sont fait sentir. D’une part, les données pour prévoir le besoin, ne sont pas, comme Outre-Atlantique, issues des ventes en magasin, mais concernent uniquement les sorties entrepôts du distributeur. D’autre part, il n’était pas question à l’époque pour le distributeur de déléguer entièrement la gestion de ses stocks au fournisseur. Sur les principes de la responsabilité, le fournisseur était uniquement co-responsable : il fait une proposition d’approvisionnement que le distributeur valide avant livraison. Après une phase d’engouement pour la GPA, Isabelle Badoc constate à ce jour « la stagnation des dossiers de déploiement. Si aujourd’hui, plus de 350 sociétés travaillent avec la solution GCS EWR, le concept de GPA a peu évolué depuis 10 ans. Même s’il existe des évolutions liées à des demandes spécifiques de nos clients, le marché a atteint son niveau de maturité maximum. »
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