L'Abécédaire de la Supply Chain
Supply Chain
Auteur Blandine BERGERET
SUPPLY CHAIN PLANET
Affaire à suivre avec Qui serons-nous demain ?
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RESULTAT DE l’ENQUETE : LA SUPPLY CHAIN, VOUS CONNAISSEZ ? LA SUPPLY CHAIN SELON NOUS Synonymes de transporteurs pour certains, centre de coûts pour d’autres, voire une boîte noire pour le grand public, qui sommes-nous réellement, nous, les membres de la Supply Chain ? A l’issue de la première enquête, j’ai en réalisé une 2de, auprès, cette fois, de mes pairs de la Supply Chain. Nous sommes des opportunistes. Les 30 ans et plus sont arrivés dans la log’ par « hasard » . En effet, 40 % déclarent que la logistique n’est pas un choix mais a été « une opportunité qui s'est présentée ». A titre personnel, c’est également mon cas. J’ai été embauchée pour mes compétences en langue russe pour le département logistique d’une société de cosmétiques en plein développement sur les Pays de l’Est et c’est ainsi que j’ai mis un pied dans ce métier. Pour 40% des enquêtés, leur premier emploi n’était pas dans ce domaine et c’est également un concours de circonstances, et pas à franchement parler une réelle volonté - « j e n'y avais jamais songé avant qu'on me le propose » - qui les a amené à évoluer dans cette voie. Nous sommes des généralistes. 50% n’ont pas de formation logistique, tout simplement parce que cela n’existait pas, ou si peu… Le Journal de la Logistique de l'été 2011 confirme la situation : « le grand boum des formations en Supply Chain Management date des années 2000 » . Quelques précurseurs, tels que l’ISLI, il y a 20 ans de cela, ont lancé la tendance, en empruntant la voir tracée Outre-Atlantique des MBA spécialisés. 25 % des interviewés ont profité de cet engouement, en validant, après des études en commerce international, en droit ou en langue, un master en Supply Chain, mais la grande majorité avoue avoir appris son métier sur le terrain. Nous sommes des travailleurs de l’ombre. Nous mettons tous en avant, peut-être aussi parce qu’on nous l’a trop souvent fait comprendre, notre rôle support. « Le problème des personnes de la Log c'est qu'ils ne savent pas faire le marketing de leur métier (sinon ils seraient au marketing) et que ça ne les intéresse pas. Ils savent très bien faire leur travail mais ne savent pas le dire. Dans le grand spectacle de l'entreprise, ils s'occupent de l'éclairage, élément essentiel, mais ne montent pas sur les planches » . Même si nous sommes conscients que nous devons faire rêver pour être valorisés en « apprenant à se mettre en avant » nous sommes également lucides que « se vendre, est tout sauf notre nature ». Nous avons un sentiment partagé d’être la 5ème roue du carrosse parce que la Supply Chain « gère de l'opérationnel, le quotidien et n'alimente pas la société… on contribue à la faire fonctionner » . « Nous sommes un centre de coût », en somme une charge pour l’entreprise, « contrairement au département commercial » . Cela dit, ce sentiment n’est pas l’apanage des métiers de la Supply Chain, ce département « n’est pas moins valorisé que la compta, la base de données ou l’informatique ». « La notion de visibilité est également un facteur de sous valorisation. On voit les publicités des produits (marketing), on voit la présence des produits dans les enseigne (commercial) mais aucune publicité sur ce qu'il y a derrière pour que les produits arrivent en magasin ». Enfin, nous considérons, à juste titre, même si en terme d’objectivité, je ne suis pas forcément la mieux placée pour le dire, que « seuls les problèmes (coûts additionnels, ruptures, problème transport…) ressortent » . « Quand les produits sont fabriqués et livrés à temps à un coût optimisé, c'est considéré comme normal » , quand bien même les ventes sont supérieures aux budgets communiqués. On aimerait être « autre chose qu'une boîte noire dont personne ne veut entendre parler car assimilée à un concentré de problèmes » . Sommes-nous pour autant désespérés ? Certainement pas, car le métier est passionnant ! « Ce domaine me passionne car en constante évolution du fait des évolutions d'environnement et des évolutions technologiques. ». Nous sommes des gestionnaires de contraintes contradictoires, en permanence, entre deux, voire trois ou quatre chaises, mais nous reconnaissons que notre fonction est indispensable. Sans nous, pas de produits présents en linéaire et nous en sommes fiers. « Cette fonction ne doit jamais rester en veille, elle est en constante remise en cause pour trouver les solutions les plus efficaces et répondre positivement aux contraintes des clients sans pour autant mettre en péril l'entreprise ». Passionés, oui, mais à quel prix ? 40 % des enquêtés avouent ne pas forcément vouloir rester dans ce domaine, afin de travailler dans des fonctions plus valorisantes, en termes d'image, et plus valorisées, d'un point de vue financier. Certains déclarent avoir « besoin de reconnaissance et ne pas concevoir leur carrière au sein d'un département sous représenté » . D’autres, lucides face au marché du travail, déclarent qu’ils continueront dans cette voie « parce que mon CV est formaté depuis 18 ans » ou « parce que c'est ma formation et mon savoir-faire et c’est ce que je peux vendre aux recruteurs, plutôt très prudents ». Blandine BERGERET / Octobre 2011
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